Eléments défensifs

Les fossés sont manifestement une exception, même sur le flanc d’attaque principal d’un château fort. Lorsqu’un fossé existe, ses dimensions sont plutôt modestes (Allègre).

Dans la plupart des cas, l’emplacement de la construction était choisi de telle sorte que l’édifice soit au moins partiellement protégé naturellement par une falaise rocheuse de plusieurs mètres de hauteur.

Les châteaux forts étaient généralement entourés d’un simple mur d’enceinte polygonal épousant le relief. On ne trouve pas d’ouvrages conçus et construits selon un plan régulier. Au 12e siècle, les murs d’enceintes ne présentent pas de renforts, même dans les parties menacées, mais, occasionnellement, des meurtrières basses spécialement orientées (Tour de Marcuel, château fort anonyme près de Viviers).


Les chemins de ronde étaient pourvus de créneaux relativement étroits (Fressac, Portes) et occasionnellement de hourds (parapets en bois reposant sur des poutres ou des consoles, et pourvus de mâchicoulis, NdT) (Verfeuil, vraisemblablement Fressac).

Les tours présentaient souvent des bretêches ou loges en encorbellement, en bois (Uzès, Chamaret/Drôme, Allègre).

Un raffinement des chemins de ronde apparaît au cours du 13e siècle tardif sous la forme de merlons plus larges, avec de hautes fentes de tir (édifices royaux dans la vallée du Rhône, Montclus). Apparaissent simultanément et pour la première fois (bien que rarement) des tours de flanquement (Clermont-l’Hérault, Montclus).


Les portes sont rarement conservées.

Elles semblent cependant avoir été fréquemment aménagées dans des parties de murs en retrait ou des situations d’angles, pour former une sorte de cour (Verfeuil, Bouquet, Allègre).

De petits bayles extérieurs sont installés parfois (Féyerolles, sans doute Montclus, château fort anonyme près de Viviers). Au 13e siècle tardif, des fentes de tir disposées sur toute la largeur du porche furent très en vogue (Verfeuil, château fort royal d’Uzès), correspondant ainsi à l’apparition simultanée de larges mâchicoulis sur les tours des châteaux forts et des églises fortifiées (voir ci-dessous).


Plutôt rares sont les porches aménagés dans les tours.

Les seuls exemples en sont Sabran et Jalès. La herse de la tour de la Commanderie de Jalès (milieu du 12e siècle ?) est unique pour la région.

La tour-porche sophistiquée de Sabran présente à l’intérieur la structure typique de la région, c’est-à-dire une salle couronnée d’une voûte en berceau brisé.

Malheureusement, le porche originellement inséré dans un mur de parement arqué a été complètement démoli. La forme « gracile » d’un décrochement en encorbellement, à fonction défensive ou de latrines, à l’étage supérieur, les pierres quadrangulaires de format allongé et les canaux d’évacuation de l’eau du toit aménagés dans le mur extérieur plaident en faveur d’une construction de la fin du13e siècle.


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